4. Je pense à toi, encore et encore

Les jours passent si vite, ça fait un mois, un mois que tout ça c’est passé. Je ne pense qu’à ça, qu’à toi. Je n’en dors plus, je ne vie plus. Je ne sens stupide. Comment ai-je pu tomber dans le piège ?

Tu m’as piégé comme toutes ces autres filles, et maintenant tu pourrais me demander de faire n’importe quoi je le ferai, je le ferai car ton regard posé sur moi me fait vivre. Me donne une raison de plus de me lever chaque matin.

Et j’ai horreur de ça, de n’être plus qu’une fille stupide qui ramperait volontiers devant toi.

D’être dépendante de toi.

Pourtant quoi que je ressente pour toi, tes sentiments n’ont pas changé, lorsque tu me regardes, ce n’est pas l’amour que je lis dans tes yeux mais la haine. Une haine si forte. Si intense.

Lorsque tu me parles, la colère t’habite et ta voix est si froide. Pour le peu que tu me parles.

Quand nous nous croisons dans les couloirs, nous ne nous arrêtons plus, comme avant. Nous nous regardons nous approcher l’un de l’autre, et quand nous sommes assez proche pour nous entendre nous nous insultons.

Mais ce n’est plus comme avant, parce que je ne te hais plus pour les mêmes raisons.

Tu vas peu être trouver cela idiot, mais je te déteste car tu m’as fait t’aimer, car tu m’as pris la seule chose que je m’étais juré de ne jamais donner. Je te déteste pour cela.

Par contre toi tu n’as pas changé, ce que je lis dans tes yeux c’est toujours la même chose, alors je passe mon chemin et m’éloigne de toi le plus possible.

J’aime les soirs de pleine lune, ces nuits là, je ne dors pas. Je vais sur le toit de la volière, qui est un peu à part du château.

De là, je vois avec précision tout ce qui m’entoure, le lac et ses reflets argentés, l’herbe du parc ondulante sous la brise, le saule cogneur, dont le long feuillage serpente dans le ciel, et un peu plus loin l’orée de la forêt, royaume interdit, maison des créatures de la nuit.

J’attends, j’attends que quatre ombres animales émergent de sous le saule pour apaiser la colère du loup. J’attends, car je connais bien des secrets, et celui là ne fait pas exception à la règle.

Oui, je sais que Remus Lupin est un loup garou, je le sais et depuis que je l’ai appris, chaque nuit de pleine lune je viens ici. Et je chante, il n’y a pas vraiment de paroles, pas vraiment de significations, ce sont des notes cristallines qui sont emportées dans tout le parc. Les sirènes restent à la surface pour capter cette mélodie et parfois s’aventurent à m’accompagner.

Mes chants ne sont pas comme tous les autres, ils sont chargés de magie. L’ancienne magie des guérisseuses qui apaisaient les âmes en peine par leur voie et moi je fais de même pour vous. Pour calmer le loup et vous permettre de l’accompagner.

Car si je connais le secret de Lupin, je connais aussi le votre, ses trois meilleurs amis, qui chaque nuit où la lune est bien ronde vous l’accompagnez sous formes animales, un chien, un cerf et un rat. Vous Sirius Black, James Potter et Peter Pettigrow.

C’est fou ce que vous pouvez être inconscients, peut être que le loup ne s’en prend pas à vous sous vos formes animales mais les autres, quand faites vous ? Combien de fois des élèves sont sorti la nuit ? Combien de fois ai-je chanté plus fort pour qu’il les ignore ? Combien de fois Remus serait il devenu un assassin ?

Le faire sortir de la cabane hurlante était une erreur, et vous re-commettiez tous les mois. Vous pensiez être plus fort que le loup, vous pensiez pouvoir tout contrôler. Et c’est ce que vous faites, vous le contrôlez… grâce à moi.

Je ne l’avouerai jamais de mon vivant, mais je ne fais pas ça pour empêcher qu’il y ai des morts, je fais ça pour que Remus ne devienne pas un meurtrier, pour qu’il ne se sente pas encore plus monstrueux que ce qu’il ne le pense déjà, je ne le veux pas.

Il ne mérite pas de souffrir, je pense qu’il est quelqu’un de bien, lui et Lily se ressemble assez en fait. Il est seulement plus secret, réserver.

Ca fait trois ans que je suis au courant pour vous.

Parfois je me demande pourquoi je fais réellement ça, et je me dis alors que je ne suis peu être pas si inhumaine que ça.

Pleine lune.